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Mis à jour le
15/9/2019


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Quelle est la nature du marché de l'épargne en France entre les banques et les fintechs?

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Épargne
Antoine Bordas
Head of Delivery

En France, les premiers acteurs digitaux de l’épargne en ligne sont apparus au cours des années 2000, avec l’arrivée des banques en ligne et des fintechs. Une trentaine d’acteurs se repartissent environ 20 milliards d’euros d’encours fin 2016, contre 1 600 milliards pour les acteurs traditionnels. Aujourd’hui, les acteurs de l’épargne en ligne sont de deux types :

  • les banques en ligne : Boursorama, ING Direct, Fortuneo ou encore BforBank, dont la capacité de collecte dépasse les 250M€/an
  • les plateformes d’épargne en ligne dont la capacité de collecte est beaucoup plus faible : Yomoni, LinXea, WeSave, Altaprofits…

 

Ces nouveaux entrants lancent des offres digitales qui permettent :

  • de souscrire en ligne : de la prise d’information à la signature digitale,
  • d’automatiser l’ensemble des actes de gestions : versements, rachat, arbitrage, changement d’adresse, validation et suivi de la conformité,
  • d’automatiser les communications avec les clients

La relation des Français à l’épargne

Aujourd’hui, 84% des Français sont des épargnants, dont 33% de patrimoniaux (épargnants disposant d’au moins 25,000€ à investir). Ces épargnants :

  • sont équipés technologiquement : 83% ont un smartphone,
  • jugent les marchés financiers complexes : 85% jugent les marchés financiers très complexes à analyser,
  • privilégient les produits grand public à faible risque : 92% d’entre eux choisissent en priorité les livrets

On peut répartir les français en cinq catégories d’épargnants :

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Les principales attentes des épargnants afin de s’informer sont : la présence d’un acteur unique, privilégiée pour 56% des épargnants et l’accompagnement par un conseiller physique, privilégié par 48% des épargnants. Le fait d’être en relation avec un conseiller dédié est particulièrement important pour les tranches d’âge les plus jeunes. Le but recherché dans le choix des produits épargne est :

  • la sécurité,
  • le rendement,
  • la disponibilité de l’épargne,

A noter également que la connaissance sur l’épargne financière favorise une meilleure tolérance au risque de la part des épargnants.

L’arrivée des acteurs digitaux

Malgré la forte propension des français à épargner, l’épargne digitale n’est pas encore un façonneur de marché, elle apparaît même comme méconnue : seulement 17% des épargnants connaissent l’épargne digitale plus que de nom et 56% des épargnants n’en n’ont jamais entendu parler.

L’épargne digitale séduit tout de même un quart des patrimoniaux (24% d’entre eux se déclarent prêts à placer de l’argent sur une épargne digitale), mais de fortes différences apparaissent selon le genre, la tranche d’âge et les CSP : les hommes seraient plus propices à placer leur épargne en ligne, les moins de 50 ans et les CSP+ sont davantage prêts à utiliser une épargne digitale. Les motivations des épargnants privilégiant les acteurs digitaux sont avant tout liées à l’optimisation des revenus :

  • Frais bas,
  • Bons taux d’intérêt,
  • Gestion optimisée,

Cependant, certains freins existent et permettent de comprendre le rejet de l’épargne digitale :

  • le manque de connaissance du marché de l’épargne digitale,
  • le manque de contact humain,
  • le manque de confiance dans les acteurs du marché,
  • la peur que l’épargne soit gérée par un algorithme.

On peut tout de même distinguer 3 principaux leviers qui permettront de soutenir la croissance de l’épargne digitale dans les années à venir :

  • L’intérêt significatif des français à être formés à l’épargne : 59% des épargnants souhaitent bénéficier d’outils leur permettant de mieux comprendre la façon dont est gérée leur épargne. Cet intérêt est d’autant plus prononcé que les épargnants sont jeunes et que leurs revenus sont élevés.
  • La volonté inchangée des français d’être en contact avec un conseiller bancaire : ils sont sollicités à plus de 80% par les épargnants pour obtenir des informations.
  • L’intérêt grandissant pour l’agrégateur d’épargne : 60% des épargnants seraient prêts à utiliser un agrégateur.

 

Source : Baromètre Deloitte et WeSave réalisé par Harris Interactive : https://epargnedigitale-wesave.deloitte.fr/